PDCP l'art du minimalisme essentiel

le pdcp expliqué


Je cherchais à donner du mouvement à l'immobile, du souffle à l'inanimé.  J'ai pas mal visité d'église. Allez dans une église, regardez les vitraux, voyez le mouvement et la vie qui ressort d'eux. La lumière qui les traverse et extraordinaire. C'est comme un dessin animé en une seule frame. Ça m'a touché. J'ai donc cherché un moyen de reproduire cela, mais sur des supports non transparents. Ces 3 couleurs primaires, vives, gaies sont apparues comme une évidence. Elles apportent la vie sur le néant du terne. Elles explosent et font jaillir la lumière à travers les murs ou les toiles, ou comme le disait Rembrandt: de l'obscurité jaillit la lumière. Je m'approprie donc Rembrandt, Mondrian, Gaudi et les maîtres vitraillistes du moyen-âge jusqu'a Kim en Joong.

De là est né le PDCP et les "singula animalia"  un concept pour ne pas dire, sans vouloir paraître prétentieux, un style artistique nouveau et original, au delà du nouveau réalisme, une version plus politisée du pop art, sans tomber dans le piège de l'ultra politisation avec lequel on ne peut pas faire grand chose. Un évident rappel chromatique du mouvement De stijl, initié par Theo van Doesburg et largement renforcé par Mondrian. Voila de quoi porter une démarche fondamentalement minimaliste donc essentielle.

Pourquoi seulement trois ? Pourquoi ne pas prendre un spectre plus large, comme les mosaïques de gaudi au parc Guëll, dont je me suis inspiré ?
La visite du parc Guëll fut pour moi une révélation. Barcelone, où s'étalent cet art de couleurs vives en mosaïque, repris par beaucoup d'artistes m'a beaucoup inspiré.
Mais je cherchais quelques chose de plus minimaliste, sans fioriture, sans extravagance, mais en gardant l'essentiel. Je grossis la mosaïque et ses joints, j'en fais des polygones, et je ne retiens que les trois couleurs primaires. Le PDCP, polygones de couleurs primaires était né par le minimalisme essentiel.

Concrètement,  et d'un point de vu technique le pdcp est régie par quelques régles de base :

Les segments noirs respectent une certaine épaisseur en rapport avec la taille du support. Ils ne doivent ni être trop épais, ni trop fin.

Pour un tableau de 1m x 1m j'utilise une taille de segments de 2.2 cm. La surfaces des polygones et leurs formes seront aussi en rapport. C'est ce rapport de taille de noir sur la couleur qui donne ce style si particulier qui n'est ni de la mosaïque ni du vitrail.

De plus, aucune couleur ne jouxte un autre polygone de même couleur. C'est donc l'aplat d'une couleur qui détermine la position des autres. Il faud donc maîtriser le découpage de façon mathématique pour que ce calage puisse se faire. Une case de trop ou une case manquante et ça ne fonctionne plus ! Tout cela en gardant a l'esprit la bonne harmonisation des couleurs entre elles, pour ne pas que le tableau ne se transforme en un patchwork arlequin inesthétique.
Les détails du sujet ne sont aussi repensés, le minimalisme essentiel restructure la déstructuration initiale, pour donner une espèce d'ombre lumineuse de ceux-ci. Je prends les contours, les simplifie par des droites puis retrace l'intérieur en orientant savamment les lignes de façon à recréer des volumes. Volumes qui ne cherchent pas à correspondre aux volumes réels du sujet, mais font ressortir l'expression du sujet, son mouvement, l'émotion qu'il doit dégager.