les singula animalia expliqués :
Je cherchais dans les
"singula animalia" qu'on peut traduire par "les
animaux un par un" une façon de ne retenir que l'essentiel de
l'animal. Un peu comme son ombre projetée sur une toile. Mais pas
une ombre noire comme celle de Peter Pan ! Je voulais une ombre
vivante, une ombre lumineuse. La représentation de son âme "anima"
en latin, et y apporter un nouvel éclairage, par le pdcp, voir de
façon transparente ce qui nous était opaque.
La déstructuration de
l'abstraction par l'organisation de la structure minimale
essentielle. L'ouverture sur la conscience, le passage en force de la
lumière sur l'obscur, de la connaissance sur l'ignorance. Une façon
aussi de nous rapprocher de la vérité sur notre solitude parmi nos
congénères. Comme Starmania le chantait à une époque, nous sommes
toujours, tout seul, au monde, mais nous ne sommes pas les seuls à
être seuls.
Il en est de même pour le
règne animal. Les "singulia animalia" nous alertent par là
aussi sur la fragilité de la nature. Les animaux seuls, un à un,
face aux menaces que nous faisons peser sur eux et sur leurs
environnements.
Un appel à
la conscience collective par l'unicité de chaque être sur un fond
blanc, immaculé, synonyme de pureté originelle à retrouver ou au
questionnement sur le désert environnemental qu'il restera après la
destruction totale de l'environnement.
Les "singula animalia"
en PDCP, polygones de couleurs primaires, poésie colore, gaie et
enjouée qui bouscule notre subconscient, puis bascule dans la
philosophique question de la place de chacun d'entre nous et de
chacune des espèces dans notre monde parmi les siens et parmi les
autres, impose la réponse que nous devons trouver : comment
cohabiter.
Une ode à la tolérance
universelle dans une vie de couleurs primaires emboîtées dans des
cadres bien définis aux contours noirs multiples, évoluant avec
souplesse et rigidité segmentaire, orchestrées dans leurs formes et
leurs tailles les unes avec les autres, les autres avec les unes,
s’entremêlant dans une harmonie picturale et sociétale où chacun
trouve sa place dans le respect de la liberté de l'un qui finit là
où commence celle de l’autre. Une liberté socratique toute
relative qui pour ne pas finir en pantalonnade arlequin de la
commedia dell'arte, seule sur un fond blanc, doit suivre la téchné
grecque, les règles qu'il faut suivre pour faire de ce tout,
l'aboutissement de cet assemblage de cases colorées si disparates,
qui finissent antagonistement en concordance dans une unicité
synergétique faite de multiples. Je ne cherche donc pas à apporter
dans mon engagement dans la construction de l'art actuel, un beau à
la Kant, universel et sans concept, même si le pdcp est beau, mais
un art à la Hegel, qui nous plonge dans notre propre conscience de
soi et de nos actes : le minimum essentiel.